11/18/2024 | Press release | Distributed by Public on 11/19/2024 14:49
ABIDJAN (OIT Infos) - Organisé par l'OIT avec le soutien de ses partenaires, cet événement tenu du 13 au 15 novembre 2024 à Abidjan, a rassemblé des représentants tripartites de 17 pays africains, réaffirmant l'importance de la transition vers l'économie formelle comme levier de transformation sociale et économique.
L'économie informelle englobe toutes les activités économiques des travailleurs et des unités économiques qui - en droit ou en pratique - ne sont pas couvertes ou sont insuffisamment couvertes par des dispositions formelles.
Dans la majorité des pays africains, elle représente plus de 80% de l'emploi, assurant la subsistance de millions de personnes, souvent dans des conditions précaires. Cependant, cette économie expose les travailleurs à des risques sociaux, économiques et sanitaires en raison de l'absence de protection du travail et de protection sociale.
Formaliser cette économie est donc crucial pour garantir des conditions de travail décentes, élargir la couverture de la protection sociale, améliorer la productivité et favoriser une croissance économique inclusive. Cela contribue également à renforcer les revenus publics et à soutenir les objectifs de justice sociale.
« Ce forum a démontré que la transition vers une économie formelle n'est pas seulement une nécessité économique, mais un impératif de justice sociale, » a déclaré Fanfan Rwanyindo Kayirangwa, Directrice régionale de l'OIT pour l'Afrique. Elle a salué l'esprit de collaboration et les solutions innovantes proposées, insistant sur l'importance de stratégies collectives adaptées aux spécificités de chaque pays.
Les discussions, auxquelles ont pris part plusieurs représentants des travailleurs de l'économie informelle, ont mis en lumière des pratiques inspirantes telles que l'exploitation des technologies numériques pour favoriser la formalisation et le rôle clé de l'économie sociale et solidaire (ESS). Ces approches ont le potentiel de répondre aux défis complexes de l'informalité, qui touche près de 90 % des emplois dans de nombreux pays africains.
Tapé Aubin, Directeur de cabinet du ministre de l'Emploi et de la Protection sociale de Côte d'Ivoire, a souligné l'urgence de « faire de la formalisation un véritable levier de croissance économique ». Il a réitéré l'engagement de la Côte d'Ivoire à renforcer sa Stratégie Nationale Intégrée de Transition vers l'Économie Formelle (SNIT-EF), intégrée dans le Plan National de Développement 2021-2025.
Il a également insisté sur la nécessité de transformer les cadres réglementaires partout en Afrique pour encourager la formalisation et améliorer les conditions de vie et de travail des populations les plus vulnérables. « La transition vers la formalité ne doit pas être perçue comme une contrainte, mais comme une opportunité de progrès économique et social pour tous, » a-t-il affirmé.
Les recommandations issues de ce forum tracent une feuille de route ambitieuse :
Alors que l'OIT se prépare pour la discussion générale de la 113e session de la Conférence internationale du travail en 2025, les idées partagées lors de ce forum constitueront un socle solide pour des actions concrètes.
« Nous quittons ce forum avec une vision claire et un objectif renouvelé : bâtir une Afrique où le travail formel et décent est une réalité pour tous, » a conclu Ndeye Coumba Diop, au nom de la Directrice régionale de l'OIT pour l'Afrique Fanfan Rwanyindo Kayirangwa.
Le chemin est tracé, mais il nécessitera la mobilisation de tous les acteurs pour transformer l'Afrique en un continent où la formalisation soutient la justice sociale, la stabilité et la dignité pour tous.