11/15/2024 | News release | Distributed by Public on 11/15/2024 09:58
Saviez-vous que plus d'un tiers de la nourriture produite dans le monde est jetée ? Cela représente 2,5 milliards de tonnes de nourriture gaspillée chaque année et une quantité astronomique de CO2 rejetée, puisque la production d'1kg de nourriture équivaut à 2,5 kg de CO2. D'ailleurs, si le gaspillage alimentaire était un pays, il serait le 3e plus gros pollueur du monde.
Gaspiller de la nourriture, c'est aussi gaspiller des ressources, avec des conséquences environnementales lourdes et parfois irréversibles. En effet, les ressources utilisées pour produire, transporter et transformer la nourriture contribuent au gaspillage alimentaire : 28% des terres agricoles sont gaspillées, 19% des engrais chimiques, 250km3 d'eau douce, mais aussi le pétrole pour le transport, l'électricité, le travail (via la rémunération notamment) sont gâchés lorsque les produits sont jetés au lieu d'être consommés.
Pourtant, face à autant de gaspillage, l'accès à la nourriture est plus que jamais un enjeu majeur. Selon le dernier rapport des Nations Unies sur l'insécurité alimentaire dans le monde, publié fin juillet 2024, « plus de 730 millions de personnes sont chroniquement sous-alimentées », soit 9,1 % de la population mondiale. En France, « on estime qu'en 2021 entre 3,2 et 3,5 millions de personnes, recourantes ou membres de leurs ménages, ont bénéficié de l'aide alimentaire en nature des associations » (données INSEE).
Au niveau national, même constat. En France, on estime ainsi que 10 millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque année, soit 317 kg par seconde (l'équivalent de 634 repas). Cela inclut tout le circuit, bien avant le consommateur final pour sa consommation hors foyer ou à domicile.
Au début de la chaîne, la production de ces denrées représente 32% du gaspillage alimentaire en France (état des lieux 2021). Avec la mécanisation de l'agriculture, les machines utilisées peuvent par exemple abimer certains produits lors de leur utilisation, semer de manière plus aléatoire et créer du gaspillage lors des récoltes, trop grossières. Le tri à la production alimente également le gaspillage à ce niveau : en sélectionnant uniquement les produits propres au transport, puis à la vente (selon le calibre, l'aspect, la forme), bien des denrées produites sont jetées avant même d'atteindre le consommateur. Enfin, au niveau du circuit de production, le facteur climatique a son importance : une récolte peut être endommagée à cause d'intempéries, par exemple, ou les aléas climatiques peuvent freiner la production et/ou détériorer les produits, et donc les conduire à la poubelle (ou à les laisser dans les champs). Avec le réchauffement climatique, ces épisodes climatiques ont de plus tendance à se multiplier, donnant à reconsidérer notre manière de produire.
C'est au cours de la transformation des produits que 21% du gaspillage alimentaire en France est réalisé. La fabrication basée sur une demande anticipée (et non sur une demande réelle), un nouveau tri esthétique dans les produits avant la mise en vente, l'épuisement des gammes saisonnières, des erreurs d'étiquetage, de stockage, les aléas logistiques… sont autant de facteurs pouvant créer du gaspillage avant la transformation et la mise en vente des produits.
Dans le domaine qui nous concerne, la distribution (en magasins la plupart du temps) représente 14% du gaspillage alimentaire. Plusieurs causes à cela : une mauvaise prévision des ventes avec une gestion désorganisée des rayons et du roulement des dates de péremption, un manque dans le circuit de revalorisation des déchets alimentaires, les invendus, le comportement du consommateur (produits abîmés par manipulation, choix des dates plus longues…), le taux de disponibilité linéaire (c'est-à-dire les produits mis en rayon). Les solutions ? Une meilleure gestion des rayons, en mettant davantage la lutte anti-gaspillage au rang de priorité et pour tous les formats de magasins, mais aussi une optimisation des circuits de valorisation comprenant l'élaboration de produits transformés et des services adaptés aux besoins et moyens des associations caritatives. On peut agir !
Et si, dans le circuit du producteur au consommateur, on compte déjà les 2/3 du gaspillage, le gaspillage alimentaire en consommation à domicile ou hors foyer représente ce dernier tiers qu'il convient de ne pas négliger.
Comment gaspille-t-on en tant que consommateur final ? Dès les courses en prenant plus de produits que nécessaires et en les laissant se « perdre », en faisant des portions inadaptées (à la maison comme au restaurant), en ayant « les eyxu plus gros que le ventre », générant des restes que l'on met à la poubelle, une mauvaise conservation des produits qui les fait se dégrader et nous oblige donc à les jeter… Autant de gestes du quotidien dont on peut être conscient et sur lesquels on peut agir pour avoir de nouvelles habitudes.
Car il existe des solutions pour moins gaspiller ! Deux mots d'ordre pour cela : pédagogie et sensibilisation. Mieux connaître les produits, leur processus de fabrication, bien savoir lire leurs étiquettes et notamment les dates de péremption et d'utilisation (savez-vous faire la différence entre une DLU et une DLUO ?), mieux gérer l'organisation de votre frigo et de vos placards, connaître et cuisiner des recettes anti-gaspi, qui permettent d'utiliser les restes de son frigo plutôt que de jeter (par exemple en transformant les fruits et légumes abîmés en soupes, compotes et autres confitures… Autant de préconisations et d'apprentissages qui sont déclinés en ateliers proposés par Action Conso, notre association de défense du consommateur et d'éducation à la consommation !
Au sein des magasins comme en entrepôt, le gaspillage alimentaire chez Coop Atlantique, représente, en 2023, 2 927 tonnes de déchets (soit un coût de 11,8 millions d'euros), soit près de 6 millions de repas jetés. Si le chiffre peut paraître impressionnant, il est très encourageant par rapport aux années précédentes et traduit nos efforts fournis pour réduire le gaspillage alimentaire, car il est en baisse constante. Notre objectif ? Viser 50% de déchets en moins, en 2025, par rapport à 2015. Et nous sommes en train d'y parvenir !
Graphique du gaspillage alimentaire chez Coop Atlantique depuis 2019 en poids et en valeur |
Coop Atlantique a mis en place plusieurs actions pour lutter contre le gaspillage alimentaire et ainsi atteindre l'objectif fixé d'une réduction de 50% de nos déchets d'ici 2025 : remises sur les produits arrivant à date, dons aux associations, paniers anti-gaspi, valorisation animale…
Toutefois l'axe de travail prioritaire en magasin est d'ajuster les approvisionnements aux besoins réels des consommateurs, c'est en commandant mieux que nous luttons le mieux contre le gaspillage.
Les remises représentent 80% de ces actions : il s'agit de proposer aux consommateurs, dans des bacs spécifiques identifiés en magasin (bacs « anti-gaspi »), des remises allant de -30% à -50% sur des produits à dates courtes.
Autre initiative : les paniers anti-gaspi (ils représentent 5% des actions de Coop Atlantique). Ils sont composés de fruits et légumes abimés ou très mûrs, vendus soit directement en magasin à prix réduit, soit via l'application Phenix (dans ce cas, on peut retrouver d'autres produits à date courte dans la composition du panier, comme du traiteur libre-service, par exemple). Cette application est une scale-up* française qui accompagne les entreprises, notamment de la grande distribution, dans leur démarche de réduction du gaspillage.
*Une scale-up : à la différence d'une startup, elle a trouvé son business model. Comme son nom l'indique, elle est en train de passer à l'échelle. Cela signifie qu'elle possède déjà ses premiers clients, et qu'elle est désormais en train de croître.
C'est d'ailleurs avec Phenix, mais aussi Comerso, que Coop Atlantique travaille main dans la main pour sa démarche anti-gaspillage, notamment sur le don aux associations, qui représentent 15% de nos actions. Comerso et Phenix nous accompagnent pour trouver les associations pour chaque magasin et assurer la collecte et la traçabilité des produits qui ne sont plus vendables en magasin mais qui sont encore comestibles. Comerso, c'est une entreprise à mission certifiée BCORP (certification attribuée aux entreprises qui agissent pour une économie plus inclusive et durable) et qui développe des solutions antigaspi.
En ce qui concerne la valorisation animale, c'est un partenariat entre certains de nos magasins avec des agriculteurs ou des éleveurs afin de leur remettre nos déchets non consommables. Une quinzaine de nos magasins Coop Atlantique sont dans cette démarche (tous les Hyper U et une dizaine de Super U). Cela nous a permis de baisser drastiquement nos déchets, comme le Super U de Saint-Savinien-sur-Charente (17) qui a été le premier à se lancer dans l'aventure pour ne plus avoir de biodéchets. Ce concept est en cours de déploiement sur d'autres magasins Coop Atlantique.
Enfin, nos magasins coopératifs Coop Atlantique mettent chacun à leur niveau en place des actions locales pour donner une seconde vie aux aliments : don de pain dur aux animaux, fabrication de croûtons à partir du pain de la veille, production de confitures avec les fruits abîmés…
Autant de manières de valoriser nos déchets pour éviter qu'ils ne finissent à la poubelle !
Ces engagements au quotidien ont été récompensés dans tous nos hypermarchés coopératifs par l'obtention du label national anti-gaspillage alimentaire décerné par l'AFNOR (Association Française de Normalisation). En effet, l'Hyper U de La Rochelle (17) et l'Hyper U de Saint- Junien (87) ont en premier obtenu ce label en juillet 2023, devenant ainsi les tout premiers magasins U labellisés anti-gaspi en France et parmi les 10 premiers toutes enseignes confondues. Ce label, délivré par l'État, récompense les engagements de la politique commerciale, une gestion raisonnée et éthique des achats alimentaires, jusqu'à la commercialisation et la gestion des invendus. L'objectif de ce label est de mettre en avant les acteurs de la chaîne alimentaire qui, par leurs pratiques, leurs efforts de sensibilisation des clients mais aussi de de formation des collaborateurs, parviennent à réduire sensiblement le gaspillage alimentaire. Aujourd'hui tous nos magasins Hyper U sont labellisés, tous avec mention !