12/14/2024 | News release | Distributed by Public on 12/15/2024 21:20
Signaler des abus à la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) n'est pas vain. Alerté par plusieurs plaintes d'internautes, le gendarme de la vie privée vient de mettre en demeure plusieurs sites web de modifier leur bannière d'acceptation des cookies, jugée trompeuse. Explications.
Vous n'avez pas pu passer à côté de ces fenêtres qui, sur chaque site Internet, interrompent la navigation pour vous faire accepter ou refuser des cookies. Un peu agaçantes, ces bannières répondent à une obligation légale : les sites doivent obtenir votre accord avant de vous pister. Pour rappel, les cookies sont des traceurs déposés sur votre ordinateur à mesure que vous cliquez, qui permettent de suivre votre activité et votre navigation. Certains sont indispensables au bon fonctionnement du site. Ce sont bien ces cookies qui permettent par exemple de ne pas vider le panier de vos articles si vous cliquez en arrière, ou qui gardent en mémoire la langue que vous préférez. Mais d'autres, très nombreux, sont optionnels : les sites les déposent pour pister vos habitudes et mieux revendre vos données à des dizaines de partenaires commerciaux. Ceux-là, mieux vaut les éviter. Précisons qu'entre ces deux extrêmes, les cookies servent aussi souvent à la mesure d'audience ou à la personnalisation de contenus.
Les bannières de cookies ont pour objet de vous laisser le choix. Trop souvent, les sites web les présentent de manière à ce que l'internaute accepte tous les cookies, ce qui, bien entendu, les arrange. Et c'est précisément l'objet des mises en demeure prononcées par la Cnil à l'encontre de plusieurs éditeurs, que l'instance ne nomme pas, à la suite de plaintes d'internautes. Les bannières incriminées sont trompeuses. « La loi n'impose pas une manière particulière de présenter les choix sur la bannière de recueil de consentement au dépôt de cookies. En revanche, les éditeurs doivent être attentifs à choisir des présentations qui n'induisent pas en erreur l'internaute pour que le consentement soit valable », rappelle la Cnil.
Concrètement, refuser les cookies doit être aussi simple que de les accepter. Et la présentation doit être claire, sans ambiguïté pour l'internaute. Les bannières épinglées ne respectaient pas ces deux simples critères. Parmi les pratiques non conformes, une mise en avant trop disproportionnée (couleur, taille) de l'option d'acceptation des cookies par rapport à l'option de refus ; le bouton de refus qui se confond avec les mentions d'informations, elles aussi obligatoires ; ou encore des termes alambiqués, comme « Je décline les finalités non essentielles », à la place d'un net « Refuser » ou « Continuer sans accepter ».
Quelques exemples de bannières non conformes aux exigences de présentation de la Cnil :
Camille Gruhier