11/25/2024 | News release | Distributed by Public on 11/25/2024 13:25
À l'heure actuelle, les enfants constituent jusqu'à la moitié des effectifs des groupes armés.
« Pris dans un cercle vicieux, les enfants en Haïti sont de plus en plus nombreux à rejoindre les groupes armés directement responsables de la situation désespérée dans laquelle ils se trouvent », a déclaré la Directrice générale de l'UNICEF et Défenseure principale de la situation humanitaire en Haïti au sein du Comité permanent interorganisations, Catherine Russell.
En effet, le recrutement des enfants au sein des groupes armés s'est accéléré sous l'effet de l'intensification des affrontements, de la pauvreté généralisée, de l'absence d'éducation et du quasi-effondrement des infrastructures et des services sociaux essentiels en Haïti.
Il est impératif d'inverser cette tendance inacceptable en veillant à ce que la sécurité et le bien-être des enfants soient au rang des priorités
Les enfants sont bien souvent contraints d'intégrer des groupes armés pour subvenir aux besoins de leurs familles ou par crainte pour leur sécurité. Bon nombre d'entre eux sont enrôlés après avoir été séparés des personnes qui s'occupent d'eux, à défaut d'autres solutions pour survivre et bénéficier d'une protection.
« Il est impératif d'inverser cette tendance inacceptable en veillant à ce que toutes les parties hissent la sécurité et le bien-être des enfants au rang des priorités », a fustigé Mme Russell.
Dans le même temps, les enfants vivant dans les rares zones qui échappent encore au contrôle des groupes armés éveillent fréquemment les soupçons et courent alors le risque d'être considérés comme des espions, voire d'être tués par des mouvements d'autodéfense.
En cas de défection ou de refus de perpétrer des actes de violence, leur vie et leur sécurité sont immédiatement menacées.
« Dans de nombreuses régions du pays, les enfants sont victimes d'atrocités qu'aucun d'eux ne devrait connaître et dont ils risquent de garder des séquelles psychologiques et émotionnelles indélébiles », a ajouté Catherine Russell. « Le chaos et l'horreur font partie intégrante de leur vie quotidienne ».
À Port-au-Prince, 1,2 million d'enfants vivent sous le spectre de la violence armée. Selon les estimations, 25 % des 703.000 personnes déplacées à l'intérieur du pays (parmi lesquelles on recense 365.000 enfants) se trouvent actuellement dans la capitale où elles font face à des conditions extrêmement difficiles et à diverses menaces.
Haïti a de surcroît enregistré une recrudescence d'agressions sexuelles et de viols. D'après le Bureau de la Représentante spéciale du Secrétaire général pour la question des enfants et des conflits armés, le nombre d'enfants exposés à la violence sexuelle a été multiplié par dix au cours de cette seule année.
En 2024, l'UNICEF a fourni des services et un accompagnement en rapport avec la violence sexuelle et la violence liée au genre (prise en charge multisectorielle, soutien psychosocial, sensibilisation communautaire, entre autres) à plus de 25.000 personnes.
En réponse à la crise en matière de protection à laquelle sont confrontés les enfants recrutés par des groupes armés en Haïti (ou risquant de l'être), l'UNICEF a dispensé une formation à l'intention des forces de sécurité et des organisations de la société civile sur les mesures à prendre pour protéger les enfants et sauvegarder leurs droits.
L'agence onusienne a par ailleurs assuré la prise en charge temporaire d'enfants précédemment enrôlés dans des groupes armés en leur fournissant un soutien psychosocial, de la nourriture ainsi que des services visant à rechercher leurs familles et à les réunir avec ces dernières.
L'UNICEF exhorte toutes les parties en Haïti, y compris les forces de sécurité et le Gouvernement, à :