10/17/2024 | Press release | Archived content
Un nouveau bulletin de l'OIT décrit les ravages sans précédent d'une année de guerre sur les emplois, les moyens de subsistance et l'économie en général dans le Territoire Palestinien Occupé.
17 octobre 2024
A Year of War in Gaza
ILO bulletin No. 5 on the impact of war on employment and livelihoods in the West Bank and Gaza Strip
BEYROUTH (OIT Infos) - Une année de guerre à Gaza a causé des ravages sans précédent et de grande ampleur sur le marché du travail et l'économie au sens large dans le Territoire Palestinien Occupé (TPO). Le taux de chômage à Gaza et en Cisjordanie, les deux zones qui composent le TPO, a atteint une moyenne de 51,1 pour cent au cours des 12 derniers mois, selon A Year of War in Gaza: Impacts on Employment and Livelihoods in the West Bank and Gaza Strip, (Un an de guerre à Gaza: Les impacts sur l'emploi et les moyens de subsistance en Cisjordanie et dans la bande de Gaza), le cinquième et dernier d'une série de bulletins de l'OIT et du Bureau central palestinien des statistiques (BCPS).
En Cisjordanie, le taux de chômage s'est élevé en moyenne à 34,9 % entre début octobre 2023 et fin septembre 2024, tandis qu'à Gaza, il a atteint la moyenne stupéfiante de 79,7 %.
Le bilan économique de la guerre a été également très lourd, le PIB réel ayant diminué dans le TPO de 32,2 % en moyenne au cours de l'année écoulée. La Cisjordanie a connu une contraction de 21,7 % par rapport aux 12 mois précédents, tandis que le PIB de la bande de Gaza a chuté de 84,7 %.
Cette contraction du PIB réel est sans précédent dans l'histoire récente du TPO. Même au cours de la récession économique la plus grave, lors du deuxième soulèvement palestinien contre l'occupation israélienne en 2001, le PIB réel a chuté de 14,9 %, soit moins de la moitié de l'ampleur de la baisse actuelle, explique le bulletin.
«L'impact de la guerre dans la bande de Gaza est allé bien au-delà des pertes en vies humaines, des conditions humanitaires désespérées et des destructions physiques», a déclaré Ruba Jaradat, Directrice régionale de l'OIT pour les Etats arabes. «Elle a fondamentalement modifié le paysage socio-économique de Gaza, tout en affectant gravement l'économie et le marché du travail de la Cisjordanie. L'impact se fera sentir pour les générations à venir.»
«L'OIT travaille avec ses partenaires pour faciliter une reprise qui donne la priorité au développement des infrastructures, à la création d'emplois décents, au développement des compétences et à un soutien économique inclusif dans le TPO», a déclaré M. Jaradat.
L'OIT travaille avec ses partenaires pour faciliter une reprise qui donne la priorité au développement des infrastructures, à la création d'emplois décents, au développement des compétences et à un soutien économique inclusif dans le TPO.
Alors que la guerre entre dans sa deuxième année, les tensions économiques continuent de s'aggraver dans le TPO, souligne le bulletin, conduisant à une escalade encore plus dramatique des difficultés. Dans la bande de Gaza, près de 100 % de la population vit aujourd'hui dans la pauvreté, ce qui témoigne de la situation désastreuse dans laquelle se trouvent les familles qui luttent pour subvenir à leurs besoins essentiels. Parallèlement, la contraction économique significative en Cisjordanie devrait avoir plus que doublé le taux de pauvreté à court terme, passant de 12 % en 2023 à 28 % à la mi-2024.
Les chiffres publiés dans le bulletin reflètent l'arrêt de la plupart des activités économiques à Gaza en raison de la destruction des habitations et des infrastructures, et du déplacement récurrent des travailleurs et des employeurs. Cette situation a conduit soit à une cessation totale du travail, soit à une prédominance du travail informel et irrégulier, principalement axé sur la fourniture de biens et de services essentiels.
En Cisjordanie, les barrières israéliennes à la circulation des personnes et des biens, associées à des restrictions commerciales plus larges et à des perturbations de la chaîne d'approvisionnement, ont gravement affecté l'économie. La fermeture du marché du travail israélien aux travailleurs palestiniens a encore davantage mis à mal les moyens de subsistance.