Fédération Handicap International

09/27/2024 | News release | Distributed by Public on 09/27/2024 07:20

Sur le chemin de l’école avec Anai

Avant, pour qu'Anai puisse aller en cours, son père devait la porter. Aujourd'hui, grâce à l'aide de HI et au soutien de sa famille, elle reprend en autonomie le chemin de l'école.

Une situation précaire

Anai Nyang est une jeune réfugiée de 12 ans. En 2013, sa famille a fui le conflit qui ravage le Sud Soudan pour trouver refuge à Rhino Camp, au nord-ouest de l'Ouganda. Anai est née avec une malformation congénitale des vertèbres, appelée spina bifida. Malgré une prise en charge très précoce, la malformation a eu de lourdes conséquences sur sa santé : Anai ne peut pas marcher, ne contrôle ni ses intestins ni sa vessie, et a perdu une partie de ses capacités d'apprentissage.

Sa famille est très pauvre et bien que ses parents lui soient entièrement dévoués, ils peinent à payer les soins nécessaires à leur fille.

« Anai a régulièrement besoin de nous. Alors nous ne pouvons pas travailler, car sinon il n'y aurait personne pour l'aider. C'est difficile de payer les soins médicaux et de couvrir nos dépenses alimentaires. Anai a besoin de manger des œufs et des fruits régulièrement pour rester en bonne santé, mais nous n'avons pas les moyens d'en acheter », déplore son père.

Aller à l'école, un véritable défi

En 2019, une association avait donné à Anai un fauteuil roulant. Malheureusement, celui-ci n'était pas adapté et il s'est très vite abîmé, jusqu'à devenir complètement inutilisable. Alors, pour que la jeune fille puisse aller à l'école, son père n'avait pas d'autre solution que de la porter. L'institution scolaire se situe à plus de 3 km de chez eux… un chemin long et pénible.

« Je devais m'arrêter quatre fois en cours de route pour trouver un peu d'ombre et me reposer. Comme ma fille a besoin d'aide toutes les trois heures à cause de ses intestins et de sa vessie, je devais la ramener à la maison plusieurs fois par jour. En effet, si on ne s'occupe pas bien d'elle, elle se sent mal à l'aise et ne peut pas se concentrer sur ses cours », explique son père.

Malgré toute sa bonne volonté, le père d'Anai ne pouvait la porter à l'école que trois fois par semaine. Les deux autres jours, la jeune fille était obligée de rester à la maison. Elle qui adore aller à l'école vivait très mal la situation. Devoir passer la journée assise dans la cour ou dans son lit était un supplice. C'était aussi difficile pour ses parents, car ils contemplaient impuissants la détresse de leur fille.

Le soutien des proches et de HI

C'est à partir de 2023 que HI a commencé à accompagner Anai et sa famille. Chaque semaine, un kinésithérapeute et un ergothérapeute se rendaient chez eux. À l'aide d'une chaise haute, ils faisaient faire différents exercices à la jeune fille pour renforcer les muscles de ses jambes. L'association lui a aussi fourni un nouveau fauteuil roulant à sa taille, un siège de toilette adapté ainsi que du matériel scolaire. Anai s'est exercée à utiliser ses nouveaux livres, ses crayons et ses stylos sur la chaise haute, pour développer ses capacités d'apprentissage.

Les parents d'Anai sont très dévoués et souhaitent apprendre tout ce qu'ils peuvent pour soutenir au mieux leur fille. Les équipes de HI leur ont enseigné des exercices qu'ils appliquent pour aider Anai à devenir plus forte, plus mobile et à améliorer sa capacité de concentration.

Ils n'imaginaient pas que son état de santé connaîtrait des progrès aussi fulgurants !

Le retour à l'école

Avec son nouveau fauteuil roulant, Anai peut désormais aller à l'école tous les jours, pour son plus grand bonheur. Son père ou ses frères et sœurs l'accompagnent sur le chemin, mais ils n'ont plus besoin de la porter.

« J'aime l'école parce que j'adore apprendre et les professeurs sont tous très gentils. Ma matière préférée, c'est l'anglais. J'aime me faire de nouveaux amis », se réjouit Anai.

Anai est en CE1. Seule enfant en fauteuil roulant de l'école, elle peut accéder à une grande partie des infrastructures sans l'aide de personne. Bien que la majorité de ses camarades soient très gentils, Anai n'a pas oublié l'époque où certains d'entre eux aimaient se moquer d'elle… Heureusement, elle est très soutenue par ses professeurs, qui ont été formés par HI et par ses partenaires - ZOA Uganda, Norwegian Refugee Council et Transcultural Psychosocial Organization Uganda - pour accompagner au mieux la jeune fille en classe. Ils s'assurent qu'elle puisse s'asseoir au premier rang et que l'espace entre les rangées soit suffisant pour qu'elle s'y déplace.

Quand elle ne va pas à l'école, Anai s'occupe gaiement en tricotant ou en regardant les autres enfants jouer au foot. Ses parents l'encouragent à écrire, à lire et à dessiner, heureux de constater que ses efforts commencent à payer.

« Notre famille est pauvre. Sans l'aide de HI, nous n'aurions pas eu les moyens de payer ses soins ni le fauteuil roulant. Nous avons appris comment aider notre fille, pour qu'elle devienne plus forte. Le changement est spectaculaire : aujourd'hui, je constate qu'Anai est plus heureuse et plus épanouie », conclut son père.

Le projet d'éducation d'inclusive de HI a été mis en place sur les sites de réfugiés Rhino Camp, Nakivale Settlement et Palabek Settlement. Il était financé par Education Cannot Wait. HI a formé les autres membres du consortium à l'éducation inclusive et à l'inclusion. L'association a par ailleurs fourni des soins de réadaptation à des enfants vivant dans les camps de réfugiés.